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Suivi de la migration postnuptiale des passereaux paludicoles dans le nord de la Drôme par le baguage de 2006 à 2013

Image1Résumé:
Cette étude, commencée en 2006, avait pour objectif de suivre, par le baguage, le passage postnuptial des passereaux paludicoles, en halte migratoire dans le nord de la Drôme (programme Halte Migratoire du CRBPO). Durant les deux premières années, deux roselières ont été testées. Bien que toutes les deux situées en bordure de l’Isère et distantes d’une dizaine de kilomètres seulement, les résultats y ont été très contrastés. La première, située à Romans-sur-Isère, s’est avérée accueillir de faibles effectifs de ces passereaux et la diversité n’y a pas été très élevée. Ce fut l’inverse pour la seconde roselière, située sur la commune de Châteauneuf-sur-Isère, plus en aval de la précédente. Les effectifs de passereaux paludicoles stationnant sur ce site ont été au dessus de nos espérances, tant en quantité qu’en diversité. Ceci tient probablement du fait de sa localisation. Elle est située en pleine vallée du Rhône, voie de migration bien connue, contrairement à la précédente. De plus, elle est bordée d’une haie arbustive très favorable à la diversité. Compte tenu de ces constations, à partir de 2008, les actions de baguage se sont exclusivement limitées à ce second site.
Cette synthèse a pour objectif d’analyser les résultats obtenus durant ces 8 années de suivi. Une monographie a été faite pour les 6 espèces les plus abondantes et suffisamment capturées. Ce sont les Rousserolles effarvatte et turdoïde, le Phragmite des joncs, les Locustelles tachetée et luscinoïde et la Gorgebleue à miroir. De 2006 à 2013, ce sont 7479 oiseaux de ces espèces qui ont été capturés (6912 bagués et 567 contrôlés). L’espèce la plus abondante est la Rousserolle effarvatte, qui à elle seule représente 78 % des captures. Le Phragmite des joncs la suit avec 13 %, puis la Locustelle tachetée avec 5 %. Les 3 autres espèces constituent les 4 % restants.
Des comparaisons avec les autres sites de baguage français ont été faites, sur l’abondance des espèces, les dates de passage, les âges-ratio, les origines et destinations des oiseaux… Ainsi la Drôme s’avère être un « bon » site pour la Rousserolle effarvatte et la Locustelle tachetée. La vallée du Rhône semble être un axe de migration privilégié par les jeunes Phragmites des joncs et par les adultes de Rousserolles effarvattes.
Les 2 espèces ayant les meilleurs taux de contrôle sont la Locustelle luscinoïde et la Rousserolle turdoïde. Ce sont les 2 espèces qui stationnent le plus dans cette roselière (plus de 20 % des oiseaux sont capturés à plusieurs reprises) et qui prennent du poids durant leur séjour. Ce n’est pas le cas des 4 autres espèces.
Lorsque cela a été possible, des cartes ont été ajoutées aux monographies pour montrer les localisations antérieures ou postérieures des oiseaux qui ont transité par le département de la Drôme. Cela met en évidence des couloirs de migration bien différents d’une espèce à l’autre. Ainsi les localisations, septentrionales à la Drôme, du Phragmite des joncs sont « plein nord » (Hollande, Belgique…). Plus au sud, on le retrouve en Espagne et en Italie. Par contre, les Rousserolles effarvattes proviennent du quart nord-est du site de baguage. Plus au sud, elles semblent toutes passer à l’est des Pyrénées et par le détroit de Gibraltar.

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